EOGS 2009 négos : "Jamais 2 sans 3"

Ou l’histoire d’un grand Chelem et d’une 3ème couronne.

L'avant-match ou l'apéritif dînatoire

Au Repaire, après le triomphe du Blitz, c'était atelier couture au Gang. L'observateur qui aurait pu entrer dans la salle du Conseil à cette époque aurait vu Fran, tirant la langue pour broder son étoile du Blitz sur son blason, nul doute qu'il aurait trouvé cette scène touchante.
Mais hormis ces pauses coutures, organisées de main de maître par le Doc qui restait en réserve cette année, le Repaire était redevenu bruissant et bruyant. Tous les anciens étaient là, avec leurs sbires, leur arsenal et leurs anecdotes. On rigolait, on plaisantait, l'ambiance était aux retrouvailles et à la fête.

Durant ces agapes, la question du recrutement se posa. Malgré le retour des anciens, le Gang allait avoir du mal à aligner une équipe de titulaire, à cause de nombreuses indisponibilités temporaires. Grosso modo, tout le monde voulait être remplaçant !
Certaines mauvaises langues diront que c'est l'importance de l'enjeu qui fit monter le trouillomètre au Repaire. Pourtant, même non exprimé, l’objectif était clair pour tout le monde au Repaire : être le première équipe à conquérir 3 titres de D1 négos, devenir la seule équipe à avoir réalisé le Grand Chelem, c’est à dire gagner consécutivement la D2 négos, la D1 Blitz et la D1 négos. Cela semblait impensable, et pourtant tous les Gangsters en rêvaient en arborant les nouveaux avatars conçus par le Doc. Les yeux des Gangsters étaient illuminés d’autant d’étoiles que leurs maillots.

Bref, il fallait recruter. Quelques proies se présentèrent, et comme toujours au Gang, la décision étant collégiale, donc un peu longue, nous manquâmes toutes les occasions. Malgré un palmarès d'anthologie ... une légende bien assise ... le Gang rentra bredouille de la chasse aux bleus ... on n'ose même pas imaginer la catastrophe que c’eût été si nous n'avions pas eu de palmarès. Mais la concurrence était devenue rude cette année en D1.
Désormais en D1, il y avait plein d'équipes forts sympathiques ... de celle de Foxc, Gangster dans l'âme mais qui ne veut toujours pas le reconnaître, en passant par les DCs devenus Banzaïs et les volatiles ... cela ôtait presque l'envie d'aller les dépouiller de leurs centres ... le manque de titulaires au Gang vînt peut-être aussi de là ... pauvres Gangsters ... plus ils vieillissent plus ils deviennent sentimentaux …

La situation devînt critique au niveau de l'équipe ... Ilù nous dégotta alors un Dolien.
Impatients, les Gangsters l'attendirent, surtout qu'Ilù fit bien fait la pub ... au point que Fran et Yourgy décidèrent de ne plus quitter la salle du Conseil, pour être certains de ne pas manquer son arrivée. Mais GrosseBarbe se fît attendre ... le temps passa et pour patienter, Yourgy et Fran commencèrent à taper dans le bar ... même le cognac de Manu y passa ... mais PetiteMoustache ne se pointait toujours pas ... Fran et Yourgy descendirent donc à la cave ... le temps passa et les allers-retours salle du Conseil - cave se firent plus fréquents mais plus laborieux aussi ... l'attente fut longue et Fran et Yourgy commencèrent à devenir grincheux en plus d'être bourrés ... Quand le lendemain, Manu se pointa pour demander à Fran où il en était de la composition de l'équipe ... il fut reçu à coups de lamentation comme quoi Pasrasé n'était toujours pas là et qu'il n'y avait plus de champagne à la cave.
VilainBarbu, dont personne au Gang ne parvînt jamais à bien assimiler le nom ... daigna enfin se pointer ... et là ... nous devons reconnaître que sa tête sympathique fit un très bon effet au Repaire. Par contre, il ne connaissait rien à 18centres et il fallut toute la patience d'Ilù et de Gurney pour répondre à sa litanie de questions naïves.

Ce recrutement effectué, vînt le moment de l'annonce de l'équipe ... et là ... cela tarda ... le Baron et Manu hésitèrent ... re-hésitèrent ... et re-re-hésitèrent ... le Gang est toujours attendu, le Gang est célèbre, le Gang est craint, le Gang est envié, l'équipe devait donc être calibrée au millimètre ... et cela re-hésita au point que Nounours s'énerva :

« C'est dingue ça !!! Voilà une semaine que le Baron ne mange plus, ne boit plus, ne baise plus, ne conduit plus... jour et nuit sur son calepin à modifier et raturer une liste de 7 ordures ... pour savoir s'ils vont ratisser plutôt en parlant le schleu ou l'english ... Bon le Baron, faut cracher la liste là ... tu vas pas nous la faire à la Domenech en arrivant à la dernière minute avec un sourire niais quand même ? »

La sanction fut immédiate, l’équipe fut annoncée et Yourgy se ramassa la Turquie … bien fait …

1901 : où la valse gangstérienne

Une rumeur bruissa sur la Tribune ... « Les parties sont créées ! »

Manu pilier de la commission, après quelques valises bien placées et quelques enveloppes envoyées aux destinataires adéquats nous avait concocté sept tables qui paraissaient complexes mais gagnables.

9h, premier Conseil de la D1 négos 2009 ... tout le monde entra sérieusement mais impatiemment dans la salle du Conseil ... nous nous assîmes ... tout le monde était attentif.
Et là, surprise, TdE annonça qu'il avait des problèmes de disponibilités ... qu'il fallait lui trouver un remplaçant ... LongBouc fut parachuté illico titulaire ... dans les minutes qui suivirent ... les messages paniqués parvinrent au Conseil : "Je dis quoi ? Ca marche comment ? Je fais quoi ? C'est quoi le but du jeu ?" ...
Moustache une fois briefé, Yourgy annonça qu'il avait des soucis avec son accès Internet ... Ilù fut parachuté en Turquie. Pas d'inquiétude, c'est un grognard. Sauf que le grognard se reproduisit en plein tournoi, et que pour être au petit soin de sa douce, il dut abandonner à son tour.
TdE reprit un temps partiel sur sa partie, comme GurneyH qui avait également des problèmes de disponibilités, et Moustache fut envoyé en Turquie : "Eh les gars, sur DOL c'est pas pareil, comment je fais ? Le Russe il s'appelle comment ? Yourgy, Ilù, nord ou ouest ? Ke ke vous leur avé raconté ?"
Puis c'est Chelmi qui déserta sa Russie pourrie et Lasagne se dévoua pour un intérim. Lasagne arriva tellement vite sur la partie sans aucune consigne claire laissée par le Belge, qu'il n'osa pas modifier un ajustement moisi ! Le Belge nous avait fait sa blague, mais Lasagne apprécia fort moyennement. Sa Russie était à poil au nord et en short au sud ... et pourtant c'était l'hiver à Moscou ... un hiver rude et qui s’avéra très long dans la Russie du Gang.

Bref l'effectif tanguait en ce début de tournoi. Nous prenions du retard dans les négociations, notre présence était à éclipse sur certaines parties, et d'autres virent le nom du titulaire changer régulièrement. C'était bien la peine d'hésiter autant sur les affectations, puisqu'au final, c'est MoustacheDorée qui se tapait alternativement toutes les parties en intérim. Comme bizutage, c'était assez original, mais il avait l'air de bien le prendre. GrosBouc est un bon bougre. Et puis au moins, ce fut moins pénalisant qu'une ouverture à destination des anthologies. Certes VilainBarbu, n’aura pas d’ouverture à son nom comme TdE, mais est-ce bien essentiel ?

Au niveau des négociations, nos problèmes d'effectifs n’eurent pas l’effet délétère que l’on aurait pu craindre car il y avait peu de dialogue ... toutes les équipes jouèrent leur partition dans leur coin en se contentant d'observer ... la D1 ressembla un peu en cette année 1901 aux films de Sergio Léone, où tous les protagonistes sont autour de la place, planqués derrière un poteau ou assis adossés à un tonneau, cachant leur regard fureteur sous de grands chapeaux qui les protègent du soleil qui tape, et fait régner une atmosphère lourde ...

Les Sevens, fraîchement promus en profitèrent pour bondir en tête et montrer le maillot. On fit mine de s'en inquiéter, mais ils s’étaient trop ostensiblement maqués avec les Pourfendeurs, et ils ignoraient que cela faisait de leur première place leur chant du cygne ... Les Sevens sont sympathiques, mais en D1 cela ne suffit pas, il faut aussi être une ordure ... En tout cas au Gang, le diagnostic fut immédiat et unanime : pour à terme, avoir la peau des Pourfendeurs, il fallait éparpiller les Sevens le plus rapidement possible.

Côté classement, le Gang était 2ème …, nominal, voyant au vert.

1902 : le vent se lève, le grain arrive

Au niveau de l'effectif, cela se stabilisa à peu près. Heureusement, parce que si 1901 fut une année calme, 1902 sentit la poudre.

Ca y'est les choses sérieuses débutèrent. C'est comme aux échecs, les ouvertures connues et rabachées étant terminées, la partie peut vraiment commencer.

Le Gang patinait ... mais finalement le grip prit et quelques accords se mirent en place. Du moins le crût-on, car l'automne fut pluvieux. Plusieurs stabbs minables qui ne rapportèrent pas grand chose à leurs auteurs mais fragilisaient et minaient nos positions ... le spectre de la descente refit sentir son odeur : l'impossibilité de nouer des alliances durables sous prétexte que nous sommes toujours dangereux ... à force de mettre des étoiles sur son blason ... le Gang était-il devenu une peste avec laquelle personne ne veut trop avoir à faire ? ... L'inquiétude était de mise au Repaire. Certes nous étions second, mais sans accord solide avec une autre équipe. Que des accords de petits dealers ou de petites frappes des ruelles sombres ... mais pas de quoi taquiner le gratin et faire couler les centres à flots.

Il nous fallut coûte que coûte trouver des alliés. On tenta un rapprochement avec les Dindons, avec la 14ème. L'Anneau était craint ... on tenta quand même un rapprochement ... sait-on jamais ... une déferlante Gang-Anneau qui balaie tout, et en 1907, un duel au flingue ... ce serait beau ... les spectateurs en auraient pour leur argent … gros bénéfices en centres et en numéraire garantis…

Au niveau des parties, Tireur d'Egypte entama des négociations tous azimuts qui commençaient déjà à le dépasser, mais il restait fort optimiste. A l'entendre, il allait enfumer tout le monde ... Au Repaire nous restâmes méfiant ... TdE avait fait une ouverture correcte en 1901, c'était suspect ...

Lasagne morflait toujours en Russie, ça en devenait réellement grave ... cela ne sentait pas très bon cette histoire. Manu se fit stabber comme un débutant et entama des négociations sur la Tribune pour essayer d'amadouer son traître … On le vécu mal au Gang, car c’était un fan de Nounours qui tenait le poignard... Gurney voyait son Autriche enserrée entre trois voisins qui ne cessaient de vouloir mettre leur pattes sales sur ses jolies sapes ... ça se bousculait en D1, et certains points bien serrés commençaient à atterrir sur les pifs ... tout le monde n'attendait plus que l'arrivée d'un poisson pourri pour que la fête commence.
Le seul point positif était que dans la discrétion la plus absolue, les Banzaïs redevinrent des appuis fidèles. Cela pouvait toujours servir.

Au final, l'Anneau prit le commandement et signifia fort et clair qu'il fallait bien profiter de ce qui restait de temps de récréation, car cela allait bientôt finir. Malgré les coups, le Gang parvint à se positionner derrière. Sait-on jamais qu'ils se fassent dézinguer, il fallait être là pour tenter de récupérer quelques officines.

Cette sortie de l'Anneau ressembla au poisson pourri que tout le village attendait ... on vit les uns et les autres remonter les manches et courir dans la mêlée ... la 14ème sortit en trombe de la taverne avec encore de la mousse dans les moustaches ... les glougloutements des Dindons se firent rauques et enragés et on les confondait un peu avec les cris des Banzaïs ... ça y'est c’était parti : la foire d'empoigne tant attendue était là … les réjouissances pouvaient débuter !

Au Repaire, la tension monta. Les sourires se figèrent, l'adrénaline faisait son effet ... tout le monde savait ce qui allait se passer désormais ... ça allait tanguer, ça allait souffler, ça allait taper, ça allait rincer ... tout centre mal arrimé allait battre le pont et balayer les mousses imprudents ... toute attaque montée trop lentement serait happée par une vague et menacerait d'emporter le navire au fond. Les capitaines Manu et GurneyH étaient à la barre, Yourgy descendit à la table à carte pour aider à définir le cap, encore quelques heures et les capitaines hurleraient leurs consignes dans le tumulte. Les équipiers en difficulté appelleraient au secours ... certains seraient emportés. D'autres sombreraient emporté par une vague, sans que personne ne puisse faire autre chose que serrer les dents en hurlant sa haine et son chagrin.

Mais en même temps, c'est ça le plaisir du tournoi ... et les Grognards qui peuplent les équipes de D1 se félicitaient que l'enfer soit à nouveau là, fidèle à lui-même : tumultueux, mortel, mais pourvoyeur d’émotions et, du moins l’espéraient-ils tous, de gloire !

1903 : les têtes tombent

En cette année 1903, le Gang avait sérieusement les choses en main.

Tout le monde était à son poste. Plus de titulaire absents. GurneyH aux manettes parce que Manu jouait à la femme de ménage. Yourgy prit le temps de faire le tour des parties avec GurneyH et les deux rédigeaient régulièrement des synthèses pour l'équipe. Les Gangsters étaient concentrés. Chacun avec sa pile de petits rapports : "Les Dindons", "Les Anneaux", ainsi que ses consignes "Flinguer", "se méfier", "dézinguer". Cela discutait, analysait, potassait, comptait et recomptait les recettes du soir ... on sentait l'équipe rôdée. Cependant, l'ambiance restait tendue. C'est que la D1 cette année, était peuplée d'équipes dangereuses.

Les Pourfendeurs et l'Anneau, ayant déjà goûté à la victoire, et visiblement avec un plaisir non dissimulé, incitaient à la prudence. Comme les ours qui ont goûté à la viande, il paraît que ça les rend encore plus dangereux.

Les Banzaïs, éternels dilettantes et éternels empêcheurs de tourner en rond si on ne se méfie pas. Heureusement, pour l'instant, tout baignait avec eux. Il faut dire que le Gang piloté par GurneyH qui eût trahi les Banzaïs, c’eût été une infamie de l'histoire.
Les Dindons, joyeux drilles certes ... mais c'est le problème de la volaille ... il faut l’attraper et même la tête coupée, elle continue à courir et à mettre le souk dans la basse-cour. La partie s’annonçait plus complexe que prévue avec ces rigolos …

La 14ème semblait assez solide ... cette année, ils semblaient avoir décidé de commencer à la bière ... donc le taux d'alcool ne monta pas trop vite ... aucun ne tomba précocement de sa chaise ...
Il n'y a guère que les Seven qui ne nous faisaient pas peur. Ils s’étaient alliés aux Pourfendeurs, mais étaient le point faible de leur Alliance. Alors pour affaiblir les Pourfendeurs, on cognait du Seven partout où on le pouvait. Yourgy voyait d'un mauvais oeil Mélina l'ensorceleuse à la frontière de Fran le coeur d'artichaut. On se souvenait que trop bien de la belle et des soucis qu'elle nous causa il y a longues années ... Alors pour conjurer le sort et tenter d'éviter l'irréparable, on exterminait les Seven partout où c'était possible.

Il faut dire que les Pourfendeurs étaient difficiles à attaquer de front cette année, leurs haches étaient bien aiguisées. Et puis Yourgy ne pouvait pas appeler à la croisade anti-Pourfs, Nounours s'y opposait formellement sous prétexte que le Renard qui les dirige serait un fan ... même en guerre il est des logiques parfois tortueuses !
Pourtant ce Renard malmena Manu. Manu s'énervait d'ailleurs souvent en Conseil quand on abordait sa partie. Mais malgré ses assurances comme quoi il contrôlait toute sa carte, même le Turc, et un "Cette partie, je la gagnerai, annoncé compte double !" prononcé après quelques cognacs enfilés culs secs … A l'automne, l’analyse tomba avec le verdict associé : la partie de Manu passa sous surveillance du Conseil ... l'Archiviste sous tutelle ...

Ailleurs, Yourgy se pavana parce qu'il avait conseillé des ordres à GurneyH qui firent fureur ... le Russe Seven se fit enfoncer au sud ... c'était beau .. d'ailleurs ont sentit que ça en gonfla quelques' uns au Gang ... alors Yourgy repartit faire un tour des tables.

Chelmi reprit les rênes de sa partie, qui était également sous surveillance ... d'autant qu'on se méfiait ... Tellement que Yourgy en vint à lui conseiller de ne pas faire retraiter sa flotte de STP CN dans le Golfe de Botnie ... le passé nous avait appris à se méfier des évidences avec l'énergumène ...

Rouflaquette qui montait en puissance mais avait encore du mal avec le haut niveau de 18centres, demanda pourquoi quand il défendait la cause de l'Anneau sur sa partie il se faisait rembarrer par tous les autres. Nounours le prit par la main et l'emmena au musée du Gang pour lui expliquer l'histoire du tournoi depuis le fond des âges les plus sombres ... jusqu'à l'ère radieuse du Gang ... puis la pénombre et l'avènement de cette équipe maléfique qu'est l'Anneau. Nounours lui apprit à se féliciter sans sourciller de voir un Anneau sanguinolent agoniser sous les coups sordides de ses voisins. JolieMoustache comprend vite ... il suffit juste de lui expliquer longtemps.

Au classement, le Gang restait deuxième, dans l'aspiration de la volaille qui gloussait en tête. L'odeur du poulet heureux est une infection mais il fallait s'accrocher. L'Anneau fut fondu dans la saison et plongea dans les abîmes ... Deux de ses marins confirmés étaient à l'agonie, plus retenus au navire que par un pied emmêlé dans un bout ... encore quelques vagues allaient être nécessaires pour les noyer ... mais la messe était dite pour eux. Les tyrans de jadis étaient en passe d'être abattus, le Gang se réjouît secrètement de cette statue déboulonnée.

La 14ème avait dû passer à un truc un peu plus fort, car ils commençaient à ne plus mesurer la force de leurs coups et ils vinrent au classement titiller les Gangsters ... Les Seven s'enfonçaient et payaient leur alliance trop visible avec les Pourfendeurs qui ne faisaient pas les malins non plus ...

1901, 1902, 1903 ... trois années ... trois maîtres ... trois déchéances ... à croire que la D1 était devenue révolutionnaire ...
Le Gang était placé, mais toutes ses positions étaient disputées, et cela se savait. Du Repaire, on entendait des messes basses et soupçonnait des regards entendus ... 1904 allait être rude ... à plusieurs reprises deux mots d'ordres retentirent dans le Repaire : "Serrez les fesses !" et "Forzaaa Gaaang !" C’était indubitable, nous étions dans la mêlée ...

1904 : « le défilé des délégations »


Les mots d’ordres furent suivis et le printemps 1904 se passa dans un calme relatif, chacun potassa dans son coin les options stratégiques validées en Conseil stratégique. Ilùvattar en père indigne en délaissa sa douce pour étudier la combinatoire des coups possibles pour que le Baron gagne enfin un centre …

Un changement notoire fut que nombre d’équipes qui haïssaient le Gang se mirent à l’aimer. En effet, la 14ème et les Dindons se révélaient être des tyrans dans les quartiers qu’ils contrôlaient, et on ne s’y amusait guère : fermeture des boîtes de nuits, salles de jeux clandestines et autres bars un peu louches … tous ceux qui croyaient fermement que le retour du Gang serait l’apocalypse commençaient à regretter amèrement la domination du Gang sur la D1. Avec les Gangsters, il fallait marcher droit et les sanctions étaient sévères en cas d’incartade, mais on moins on s’amusait et le commerce était florissant.

L’Anneau, qui jusque là avait toujours mis un point d’honneur dans les différents tournois à combattre le Gang, demanda d’entamer des discussions plus approfondies que celles qui existaient sur le loyer de la baraque à frites de Chelmi. Il faut dire que l’Anneau avait dérouillé en 1903. Des relents de D2 s’échappaient de leur QG … le ver était dans le fruit … l’Anneau si orgueilleux jusqu’alors nous offrait un soutien pour le titre contre un soutien pour le maintien … « on gagne, vous nous aidez, on vous protège » : l’introduction préférée des Gangsters quand ils signent un accord !

Lors d’un après-midi ensoleillé, alors que nous sirotions sur une terrasse, nous vîmes arriver une délégation de Pourfendeurs. Ils furent d’une amabilité et d’une déférence qui nous surprirent … mais ils acceptaient de discuter les conditions du business … c’était bon signe. Le Baron râlait, car il s’était enfin décidé à faire de sa partie autre chose qu’un poids mort pour l’équipe, et pas de bol, c’était en vue de subtiliser des centres à son Pourfendeur. Mais les discussions s’engagèrent. Vilain Barbu pas encore tout à fait autonome fit un magnifique +2 en plombant son Pourfendeur russe. Cela participait de la précision de la situation des Pourfendeurs : c’en était fini de leur gloriole … Non seulement leur allié Seven baignait dans son sang, mais ça y’est, l’effet espéré par le Gang se produisait : les Pourfendeurs morflaient à leur tour … Cela les rendait raisonnable et aptes à discuter avec nous, il y a du bon dans toute situation …

Vis à vis des Banzaïs, c’était presque le silence radio depuis que Sinbad avait décidé d’arrêter de poursuivre le sien au volant de sa tire avec le beretta qui vocifère à travers la fenêtre ouverte. Une partie de la D1 croyait à l’alliance solide, signée du sang des capitaines … je n’ai pas souvenir que GurneyH aie même ouvert une seule bouteille pour fêter cette alliance … qu’en grand sentimental il affectionnait pourtant. Par contre, Yourgy, qui depuis qu’il avait abdiqué sa partie restait au GQ du Gang, observait et calculait des tas de paramètres sur les parties … et un indicateur des plus fiables permettait de prédire une brusque remontée des Banzaïs en 1904. Une sorte de ruée en avant de dingues … ils avaient beau avoir des jolis kimonos, les Banzaïs avaient conservé leur entonnoir sur la tête … et cette satanée tactique qui consiste à faire n’importe quoi pendant la majeure partie du tournoi en tournant en rond … puis à choisir une direction … et une fois choisie … de s’y ruer en hurlant. Pour le moment cela n’avait jamais été victorieux … il y avait même eu des bains de sang … Mais en automne 1904, la ruée se fit … et la poussée promettait d’être fracassante … si elle continuait ainsi, elle pouvait tout emporter … si elle était endiguée … se serait encore un massacre. Mais pour l’instant, mis à part Fulmino qui nous trahissait sur chaque partie où il remplaçait un de ses collègues, notre intérêt restait commun pour abattre les Dindons. Mais jamais l’asile n’avait autant inquiété le Repaire.

A la fin du printemps, GurneyH, d’humeur bonhomme contacta les Sevens pour leur proposer une alliance. Son message détendit l’atmosphère du Conseil. Car alors que sa prose balayait d’un style un peu lourdingue mais efficace les différentes parties, la conclusion était de la veine suivante ; « Bon on vous dézingue pas mal, c’est à peu près efficace, vous commencez à vraiment morfler, mais on ne va pas s’arrêter parce que nous n’allons pas nous excuser de vouloir gagner le tournoi. Par contre, là où on n’arrive pas à vous choper, on veut bien discuter pour que vous nous aidiez ».
Même Le Baron, pourtant connu pour son côté un peu lourdaud dans les négociations s’inclina et applaudit des deux mains à cette manière de procéder qu’il trouvait « adroite », c’est dire comme c’était fin !
Pauvres Seven, alliés aux septemvirs en D2 l’année passée, le Gang leur fit une guerre à outrance pour remonter en D1 … cela tourna au massacre … et cette année … pour gagner … le Gang se retrouvait encore à vider ses chargeurs sur cette équipe qui reprenait le chemin de la D2 … à chaque fois juste une histoire de circonstances … mais les Sevens doivent désormais nous détester pour de bon.

Le problème qui tracassait le Gang restait cependant cette satanée alliance 14ème/Dindons … les sans grades s’invitaient à table, ils se tenaient mal et cela commençait à gonfler les Gangsters. Surtout que sûrs de leur force, ils nous avaient proposé une triplice bidon. Du style : les Dindons proposent, une heure après la 14ème nous contacte pour nous dire que c’est une super idée et qu’ils comptent sur nous … Comme disait GurneyH, « dites oui à tout, par contre, vous ne faîtes rien, mais vous ne trahissez pas, comme ça, on reste propre sur nous pour quand il faudra aller bouffer dans un trois étoile pour discuter sérieusement ».
Rien que le fait que le mot « victoire du Gang » n’apparaîssasse pas dans l’accord était un signe que l’on ne nous respectait pas … cela a toujours été et restera la différence entre la vieille bourgeoisie et les nouveaux riches : le respect des traditions.
Après le printemps, le Gang n’ayant pas fait grand chose pour elle, la 14ème grogna fort. GurneyH reçu leur capitaine comme il le méritait, mal. Quant aux Dindons, les avanies des parties en faisaient le plus gros danger … ils avaient les moyens de nous ôter notre titre chéri … Notre trophée … ces saligauds étaient capables de faire pleurer Nounours à qui on avait promis le grand chelem cette année … on ne le dira jamais assez, ce sont des être sans cœur aux mœurs barbares …
L’automne confirma l’amorce du déclin de la 14ème et que les Dindons avaient décidé de nous piquer le titre.

A l’automne également, on crut de surcroît à une maxi-boulette de Chelmi. Le malheureux qui avait du mal à aligner deux armées s’était lancé dans des convois sans nous avertir ! Plusieurs Gangsters commençaient à voir rouge lorsqu’il fut avéré que Chelmi venait juste de se faire enfumer par son Dindon. Mais pourquoi malgré tant d’efforts collectifs, notre Russie n’était-elle pas aussi éclatante que d’habitude ?

Les Pourfendeurs et les Anneaux devenaient des partenaires de choix. Ils leur fallait pour sauver leur peau passer devant la 14ème compagnie, concurrente du Gang, et ils se tournaient vers nous. L’analyse des cartes montrait que ces deux équipes pouvaient nous propulser en avant et profiter de l’aspiration pour se maintenir. Le Gang commença à travailler alors à renforcer ses liens avec ces équipes.

Au bilan, les Banzaïs enrhumaient la 14ème, les Dindons glougloutaient plus que jamais.
La 14ème commençait à être bourrée et avait tendance, chose rare, à avoir l’alcool mauvais. Les parties devenaient des basse-cours où les Dindons pullulaient … le Gang espérait plus que jamais une bonne épidémie de grippe aviaire … où que les Dingues s’adonnent au carnage de volaille …
Quant aux Gangsters, solidement accrochés à leur seconde place malgré les bourrasques … leur constance commençait à faire parler … Au Gang, on commençait à parler titre … l’expression « Grand Chelem » apparut pour la première fois sous la plume d’un analyste de la Tribune …

Au niveau des victimes, un Anneau et un Seven étaient passés par dessus bord sans qu’on les revit. Etaient également à la mer, avec leur équipe tentant de leur lancer une bouée, un autre Anneau, nommé Beuarh, que son équipe pouvait citer à l’ordre de l’équipe toutes les saisons, voire à l’ordre du Tournoi, tellement sa rage de survivre lui était chevillée au corps … et puis un autre Seven et un Pourfendeur … les cieux, lassés de l’enfer qui sévissait ici bas, récupéraient leurs premières âmes …

En cours

1905 : « M’enfin laissez nous gagner ! »

Chelmi en prend plein la gueule

Fran attaque

Evidemment Manu taquina Fran, en lui
Fran dont le sens de l’humour ne s’améliore pas avec les ans s’emporta, renversa son Ricard, ne parvint pas à s’en servir un deuxième, vociféra que Fran gagnait TOUJOURS et que ceci étant acté, il se marrait bien de la partie de l’Archiviste qui donnait des conseils mais en avait bien besoin vu la partie minable qu’il déroulait puisque même son podium n’était pas certains.
A la fin de sa tirade, Fran en appela à l’arbitrage de Nounours, ce qui le calma … et oui à son âge, l’effet « doudou » fonctionne encore …

Gurney se contentait de gérer sa survie, les grands projets étaient abondonnés sur cette partie. Cela lui permettait de se concentrer un peu plus sur les négos équipes.


Grosse Barbe a le poil rêche.

Gurney survit

Sinbad, Manu et TdE paraugent.

La 14ème out

En cours

1906 : « »


Petite moustache éclate son monde

LeRige ce fumier …

Iluvatar ou la théorie de la guimauve

Enfin la tête avec un peu d’avance

Entre le Gang et l’Anneau, cela n’a jamais été le grand amour. L’Anneau a toujours revendiqué vouloir mettre les Gangsters en taule, ce qui n’a jamais vraiment plu à ces derniers. L’année 1904 avait permis un rapprochement historique entre les deux équipes. Certes il ne reposait pas sur un accord politique définitif mais était simplement dû à ce que les Anneaux l’étaient jusqu’au cou et que le Gang avait besoin d’un vassal pour lui faire la courte échelle. Alors que le Gang poussait franchement sur les jambes pour atteindre le trophée, l’Anneau décida de lui régler son compte. Après lui avoir mangé dans la main, il la mordait. Sur tous les fronts où le Gang pouvait morfler, il prit ou bourre-pif de la part de l’Anneau.
Au Gang où la sérénité était de mise depuis 1901, la confiance en le titre fut mise de côté quelques heures pour que chacun puisse exprimer sa rage. L’Anneau s’était révolté contre son suzerain, il allait devoir payer, même si le Gang n’était pas forcément en mesure d’entamer des représailles qui puisse servir d’exemple pour les générations futures.
En effet, les Anneaux avaient quelques parties bien moisies et basaient leur ambition sur quelques parties éclatantes. Le Gang cette année jouait dans le mi-figue mi-raisin avec plusieurs parties où la victoire pouvait tout aussi bien nous échoir qu’une sale quatrième place. Le risque n’était donc pas permis. Tout ne pouvait être mis à disposition de la vengeance. Mais le cri en retentissait dans le Repaire.

L’Anneau créait sa légende : celle de l’adversaire qui au final est le seul à pouvoir lutter.
L’Anneau avait jeté bas le masque, le résultat fut immédiat : le Gang et l’Anneau défouraillaient à pleines cartouchières. Le scénario spectaculaire décrit dès 1902 était celui que le destin choisissait, pour le plus grand intérêt du tournoi.

En cours

1907 :

Le Gang adore les printemps 1907 en tournoi. A cette saison, on peut dans les campagnes de France respirer à nouveau l’odeur de l’herbe coupée. Au Repaire, on peut toujours au printemps 1907 venir humer l’odeur de la gloire. Cette année, son parfum était particulièrement agréable, enivrant, on eût aimé anticiper les festivités. Mais malheureusement, nos adversaires, qui ne veulent toujours rien entendre à notre délicatesse, à l’art du Diplo élégant, au raffinement des lieux de perdition tenus par le Gang, nous menaient toujours la vie dure.

Globalement, les Sevens et la 14ème ne pouvaient plus être utiles à grand chose … trop faibles … les Dindons restaient menaçant et les menus à la volaille ne remportait plus de grand succès à table … les Banzaïs étaient devenus obtus et nous prenaient de haut … ils allaient bientôt découvrir que même avec Gurney au commande, en fusiller un ou deux pour l’exemple restait fort possible … l’Anneau venait de jeter le masque … bref, il n’y avait plus qu’avec les Pourfendeurs qu’il était intéressant de travailler : pas dangereux pour le tire, mais encore un peu costaud quand même.

Ainsi, alors que le Gang avait passé la majeure partie du tournoi à massacrer leur allié Seven puis à les affronter directement, la paix signée se confirmait comme un bon investissement. Un seul partenaire facilitait les négociations, ce qui est toujours un avantage en fin de partie où les esprit s’échauffent et où certains n’hésitent plus à vous polluer en proposant n’importe quoi. Le dernier délire avant le dernier soupir diront certains …

Au classement, le Gang était à sa place, en tête, mais hormis Vilain Bouc qui explosait sa partie, et Le Baron qui réagissait par pure jalousie, beaucoup de parties restaient indécises, il fallait donc jouer serrer. Cependant, les Gangsters étaient convaincus de leur bonne étoile et que ce titre ne pouvait leur échapper. Certains en vinrent même à deviser des équipes que nous allions aider à rester en D1 voire à monter sur le podium. Le Baron intervint lors du dernier Conseil stratégique pour demander à épargner son Pourfendeur à qui il devait finalement beaucoup. Nounours en fut estomaqué et ne put s’empêcher de lui glisser ce petit mot :

"On gagne point barre, les autres se démerdent.

C’est vrai que si les pourfs restaient en D1, cela nous arrangerait car c’est une équipe que nous apprécions et qui ne nous déteste pas.

Mais l’objectif est de braquer la banque. Si certains y avaient mis leurs économies tant pis."

Fran fit la moue ... lui le dur à cuire, si apte à traiter les autres de petites fiottes se prenait une leçon de cynisme par Nounours ...













Tout adultes qu’ils soient, ils en avaient pleuré de joie dans leur sommeil de brandir ce troisième titre de D1, synonyme de suprématie incontestée. Même si dès demain certains vont commencer à fourbir leur armes.
Ils en avaient rêvé comme des gosses de ce Grand Chelem. Cela paraissait tellement insensé de gagner à la suite D2 négos, D1 Blitz et D1 négos, qu’il avait fallut que le Gang s’acharne longues saisons à la seconde place pour que l’exploit soit nommé.

Cela paraissait tellement insensé que pas grand monde n’y croyait chez nos adversaires. Certes le Gang était redoutable, mais la Grand Chelem, personne n’y pensait sérieusement. Un peu comme la première victoire du Gang, alors qu’il alignait une équipe de bras cassés … Un peu comme le titre de Blitz alors que les Gang jouait généralement dans le bas de tableau …

L’ambition était d’autant plus forte que la D1 était surtout peuplée de vieilles équipes, titrées pour certaines, couvertes de cicatrices pour les autres, remplis de grognards pour les dernières … mais nous l’avons sincèrement espéré dès le début, et vous n’imaginez pas la motivation que fut la nôtre durant tout ce tournoi. Quand on dit que l’enjeu soude les équipes … le Gang a rarement été aussi serré dans son Repaire.

Nous l’espérions tellement que nous l’avions promis à Nounours ce Grand Chelem … parfois le trophée fut brandi avant d’être gagné … il fallut toute l’attention de Nounours pour rappeler les gangsters à l’ordre … aujourd’hui Nounours est aux anges et les Gangsters peinent à déssaoûler …

Une fois de plus, c’est dans la bonne humeur générale et sous les vivas que nous soulevons le lourd trophée … un titre de plus … il va falloir acheter une vitrine supplémentaire ...

A propos, après combien de victoires peut-on conserver le trophée et un nouveau être mis en jeu ? Si c’est trois, il va falloir trouver un sculpteur d’ici le prochain tournoi.

En attendant la réponse, les Gangsters entrent non sans émotion dans la Légende … premier Grand Chelem … première équipe à gagner 3 titres de D1 … après les centres, le champagne coule à flot au Repaire …


Au fond de ce même Repaire, le Doc est reparti chercher sa machine à coudre pour rajouter une étoile à tous nos avatars.

C'est un sacre bon cru, ces EOGS-la!
C'est (tres) bien ecrit, ca resume bien le tout, bref... c'est dommage que ca n'arrive qu'une fois par an!

bravo belle victoire et beaux EOGS (ça parle de moi c'est cool )

j'aime comment tu donne l'impression que le gang maitrise tout du début à la fin et comment tu fait croire à tout le monde que vous êtes sans cœur avec vos alliés sur la fin, c'est pas tout à fait l'impression que j'en ai eu

allez l'année prochaine je t'engage pour faire les EOGS de la victoire Pourf!!